SUEZ ENVIRONNEMENT : feu vert de Bruxelles au rachat d'Agbar

Publié le par actubourse

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(AOF) - Suez Environnement a reçu de la Commission européenne l'autorisation de racheter Sociedad General de Aguas de Barcelona (Agbar). La Commission a estimé que l'opération envisagée n'entraverait pas de manière significative l'exercice d'une concurrence effective dans l'Espace économique européen (EEE) ou une partie substantielle de celui-ci. Suez Environnement pourra ainsi porter sa participation dans Agbar à 75% contre un peu moins de 50%, à l'issue d'une transaction complexe avec la holding espagnole Criteria.

Agbar, numéro un espagnol de l'eau, est également implanté au Chili, en Grande-Bretagne, en Chine, en Colombie, en Algérie, à Cuba et au Mexique.

Suez Environnement avait annoncé en octobre dernier la prochaine prise de contrôle d'Agbar qu'il dirige avec la caisse d'épargne espagnole La Caixa. La transaction se compose de plusieurs étapes à l'issue desquelles Suez Environnement contrôlera 75,01% d'Agbar tandis que La Caixa rachètera l'assureur Adelslas, détenus par Agbar et le français Malakoff Méderic. Aux termes des diverses opérations, Suez Environnement devrait détenir 75,01% du capital d'Agbar. De son côté, La Caixa conservera entre 15% et 25% du groupe d'eau.

Cette opération génèrera des synergies directes a déclaré le groupe français, qui anticipe entre 20 et 30 millions d'euros d'économies annuelles sur son Ebitda et 15 millions d'euros d'optimisations fiscales et financières.

De plus, cette opération est créatrice de valeur pour les actionnaires du groupe, assure t-il. Elle aura un impact positif à la fois sur l'Ebitda (+10% par an environ par rapport à l'Ebitda actuel du groupe) et sur le résultat (environ 80 millions d'euros de plus-value nette sur la cession d'Adelsas en 2010 et effet relutif de l'acquisition d'Agbar à partir de 2011).




AOF - EN SAVOIR PLUS


Performances et stratégie

Chiffre d'affaires
Au 30.01.2009 : 8.923 millions d'euros (-0,9% à changes constants)
Au 30.06.2009 : 5.872 million euros (-2,6%)
Au 31.12.2008 : 12.363,7 millions (+2,7%)

Résultats
Au 30.01.2009 : RBE (Résultat Brut d'exploitation ou EBITDA), 1.498 millions d'euros (-2,1%)
Au 30.06.2009 : RBE (Résultat Brut d'exploitation) 951 million euros (-4,2% à changes constants) ; Résultat net part du groupe 175 million euros (-12,8%)
Au 31.12.2008 : EBITDA 2.101,9 millions (+2%) - Résultat net part du groupe : 533.2 millions (+8,4%)

Prévisions
Les objectifs pour 2009 ont été réaffirmés, avec une prévision de (i) stabilité du chiffre d'affaire, (ii) du résultat brut d'exploitation à taux de change constant et (iii) la génération d'un autofinancement libre en augmentation par rapport à 2008.
Le groupe souhaite également maintenir son ratio « dettes nettes/EBITDA » aux environs de 3.

Stratégie
Suez Environnement prévoit d'aller au-delà de son plan initial de réduction de coûts (baptisé « Compass ») de 180 millions d'euros sur trois ans. Il a déjà réalisé une grande partie de son objectif pour 2009, avec 49 millions d'économies à fin juin.

Evènements financiers
Suez Environnement a investi 400 millions d'euros pour contrôler le leader espagnol de l'eau Aguas de Barcelonas (Agbar) dont il détenait déjà 46% du capital. Un accord avec l'autre actionnaire, La Caixa, lui permet de monter à 75% des parts de la société. Ce qu'il considère comme une opération stratégique majeure devrait être finalisée au milieu de 2010 et lui permettra de bâtir le second acteur européen dans le marché espagnol de l'eau, tout en consolidant ses positions à l'international. Agbar réalise un chiffre d'affaires de plus de 3 milliards d'euros. Il bénéficie de fortes positions fortes au Chili et au Royaume-Uni, et est présent dans certains pays d'Amérique Latine et en Algérie.

Forces et faiblesses de la société

Forces
- Les métiers de la société bénéficient de trois grands moteurs de croissance : l'accroissement de la population mondiale et son urbanisation croissante, la nécessité de gérer les impacts sur l'environnement, et enfin le renforcement des réglementations ;
- Suez Environnement bénéficie de solides parts de marché en Europe ;
- Au contraire de son concurrent, Véolia, l'entreprise n'a pas mené de coûteuses acquisitions en haut de cycle, et se trouve donc moins fragilisée en temps de crise ;
- La grande part du chiffre d'affaires réalisée auprès des collectivités locales ou des Etats à travers des contrats à long-terme confère au groupe une bonne visibilité de son activité (en France, les collectivités locales, agences de l'eau et l'Etat représentent 60% de son activité dans l'Eau) ;
- Le ralentissement de l'activité dans le secteur des déchets (-8,9%), sur les neuf premiers mois, n'a pas empêché le groupe de confirmer ses objectifs de résultats pour 2009 ;
- Le programme de réduction de coûts a permis de limiter la baisse de l'EBITDA à 2,1% sur les neuf premiers mois, alors qu'il avait diminué de 4,2% sur le premier semestre ;
- La récente prise de contrôle d'Aguas de Barcelona a été bien accueillie par les investisseurs car elle permet au groupe d'acquérir une nouvelle dimension et de consolider son positionnement à l'international;
- Le cours de l'action Suez Environnement s'est apprécié de 34% sur un an, en dépit de la crise financière.

Faiblesses
- Le ralentissement économique touche particulièrement les activités déchets liées aux clients industriels et commerciaux, à caractère cyclique ;
- La consolidation dans les comptes de la totalité d'Agbar alourdit la dette nette du groupe de 1,2 milliard d'euros ;
- Le groupe avait été contraint de revoir il y a quelques mois à la baisse ses prévisions de résultats pour 2009.

La valeur et son secteur

Principales activités
Gestion de l'Eau & Gestion des déchets : Propreté Europe (45% du Chiffre d'affaires) ; Eau Europe (33%) ; International (22%)

Le secteur
Le président de Suez Environnement n'entrevoit pas de signes d'amélioration dans le secteur de la collecte et du traitement des déchets car cette activité est toujours affectée par le ralentissement économique. Les usines tournent au ralenti alors que les prix des matières premières recyclées (papiers et ferrailles) baissent.
A l'exception de Suez Environnement, les énergéticiens et les groupes de services aux collectivités étaient boudés par les investisseurs en fin d'année 2009. Les premiers sont pénalisés par la baisse de la consommation d'énergie des groupes industriels, tandis que les seconds subissent le repli des activités de traitement des déchets.

La valeur dans son secteur
Numéro deux mondial sur le marché des services environnementaux liés à l'eau, derrière Veolia Environnement.
Troisième acteur mondial sur le marché des services environnementaux liés aux déchets derrière Waste Management et Veolia Environnement.

Comment suivre la valeur
Valeur défensive qui surpasse le marché dans un contexte boursier plus difficile ;
Voir si les prévisions 2009 seront finalement bien réalisées.

Rémunération des actionnaires

Dividendes versés
0,65 euro par action

Taux de distribution des dividendes
59,6%

Taux de croissance du dividende par action
Non significatif

Rendement
4%

Estimation du prochain dividende par action
0,65 euro en 2009

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités
Le traditionnel Observatoire européen des marchés de l'énergie, établi fin d'année 2009 par Capgemini et ses partenaires, souligne que les « utilities » sortent fragilisés de la crise économique et financière. Selon l'étude la crise a provoqué une baisse mondiale historique des consommations d'électricité et de gaz, estimées respectivement à 3,5% et 3% pour 2009. Si la baisse de la consommation d'énergie a une conséquence positive, avec une diminution des émissions de Co2, elle a des retombées préoccupantes pour les acteurs. Ces derniers ont mis en place des plans d'économies, qui prévoient notamment un recul de leurs investissements. Or, en 2008, l'Union européenne avait estimé que 1.600 milliards d'euros d'investissements étaient nécessaires pour rénover et accroître la capacité de production des réseaux d'électricité et de gaz de l'Union Européenne jusqu'en 2030. S'ils ne sont pas réalisés, cela ne fera qu'accroître la dépendance énergétique de l'Europe. L'Observatoire souligne la nécessité pour les utilities de revoir leur modèle économique, pour qu'ils maîtrisent davantage leur consommation d'énergie et réduisent ainsi leur dépendance.


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