Cloture de la bourse de Paris en net recul à - 2,90%

Publié le 25 mai 2010 par actubourse

CAC40 : 100Pts perdus, ruée vers les Bunds malgré rebond Euro

(CercleFinance.com) - Pas de réelle réaction haussière en fin de séance sur les places européennes, malgré de très lourds replis qui auraient pu inspirer quelques rachats à bon compte (comme ce fut le cas le 20 mai).

Il faut souligner que Wall Street ne relève pas la tête après avoir rouvert en repli de -2% (et perdu plus de 2,5% au cours de la première heure). Le Dow Jones notamment demeure ancré sous les 10.000Pts (à 9.880Pts) et le 'S&P' rechute sous les 1.050Pts... ce qui fait mauvaise impression. Les acheteurs ne se sont pas manifestés à 16H lors de la publication de l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board, lequel est ressorti en nette hausse à 63,3 contre 57,9 en avril.

Le CAC40 recule de -2,9% (soit -100Pts à 3.331Pts) et en termine en-deçà de son récent plancher des 3.360Pts du 7 mai puis des 3.345Pts du 20 mai) dans des volumes qui ne dépassent pas les 5MdsE (ce qui apparait faible compte tenu des écarts).

Ce mois de mai 2010 à des forts relents de mois d'octobre ou novembre 2008, tant au niveau de la volatilité des indices que des l'ampleur des pertes cumulées en l'espace de quelques semaines (-18% à Paris).

Et l'on retrouve les mêmes réflexes caractéristiques d'un climat de panique comme l'achat massif de bons du Trésor (T-Bonds US et Bunds allemands) ainsi que des arbitrages au profit du Dollar (renforcées par les bruits de botte que fait retentir la Corée du Nord -coutumière du fait- lorsque se situation économique devient par trop désastreuse et que les famines font rage.

Les places européennes ont chuté de -2,6% en moyenne avec des pertes de -3,1% à Madrid et -3,4% à Milan: aucune 'bonne nouvelle' ne semble avoir de prise sur la tendance et notamment la forte hausse des commandes industrielle en Europe (+5,2% en mars dernier... ce qui apparaît déjà lointain) ne permet pas d'oublier le florilège de mesures d'austérité qui sont annoncées dans le sud de l'Europe et qui font craindre un second épisode de récession à l'égal de 2008 sur le Vieux Continent.

Olivier Blanchard, économiste en chef au FMI, a mis en garde ce matin les pays européens contre un ' zèle dans l'austérité ' sous la pression des marchés. ' Ce serait une erreur ', a t-il estimé dans une interview accordée au journal La Tribune.

Il a par ailleurs expliqué que les pays européens ' n'ont pas besoin de prendre des mesures aussi draconiennes que la Grèce pour réduire leur déficit budgétaire. Ils sont plus crédibles au départ, ont une dette moins élevée, et peuvent s'offrir un ajustement plus progressif, et donc limiter l'effet négatif de cette consolidation budgétaire sur leur croissance a court terme '.

Dans ce contexte, ce sont une nouvelle fois les valeurs cycliques (constructeurs automobiles et parapétrolières) puis financières qui sont les plus sévèrement malmenées.

Au sein du CAC40, des titres comme Crédit Agricole (-6,7%), Sté Générale (-6,3%), Renault (-6,7%), Faurecia (-9%) puis technip et Vallourec (-6,5%) subissaient les plus vifs dégagements. Cap Gemini chutait également de -6,3%... et Suez Environnement affiche la perte la plus légère avec -0,15%.

Conséquence de cette crise de confiance, l'euro reste sous pression à 1,2250 dollar. Une situation qui a toutefois des avantages, puisque cela rend mécaniquement les exportations européennes plus compétitives, notamment celles de la Grèce dont ' la moitié va hors de la zone euro ', a rappelé ce matin Olivier Blanchard.

Mais le dossier des caisses d'épargne espagnoles continue d'inquiéter: 4 d'entre elles ont déposé hier devant les autorités financières du pays un projet de fusion (avec un renflouement à la clé) laissant redouter une aggravation de la crise à laquelle sont confrontées les pays d'Europe du Sud... et les investisseurs se ruent sur les Bunds allemands dont le rendement chute vers un plancher historique de 2,5% sur 10 ans, ce qui constitue un non-sens économique.

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