CAC40: envolée aussi inattendue que savamment orchestrée.

Publié le par actubourse

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(source : lerevenu.com)

 

(CercleFinance.com) - Cette 1ère journée du mois d'août s'annonçait creuse et sans grand relief.
.. mais au final, le bourse de Paris affiche sa 3ème plus forte hausse de l'année dans un contexte d'arrachage des cours à la hausse pour le moindre prétexte qui tienne à peu près la route.

Les opérateurs qui ont orchestré cette hausse totalement ont d'ailleurs pris grand soin de faire clôturer tous les indices européens au plus haut du jour (+3% en moyenne), sachant que les analystes techniques vont conclure comme un seul homme que c'est symptôme à l'évidence haussier et qui démontre un brusque retour de l'appétit pour le risque (peu importe ce qui le motive).

Au lendemain d'un week-end sans actualité macro-économique notable, alors que Wall Street avait clôturé sans tendance vendredi, voilà que deux chiffres mineurs (" moins mauvais que prévus " selon l'expression consacrée) expliqueraient à eux seuls une envolé de +3% de hausse à Paris et de +2% à Wall Street (+1,9% sur le " S&P " dans le sillage des banques et du secteur de l'énergie).
L'étroitesse des volumes (moins de 3,3MdsE échangés à Paris) démontre que les vendeurs se sont mis " off ", comprenant qu'ils avaient à faire à un mouvement d'une ampleur démesurée par rapport à l'actualité du jour : l'indice (ISM) publié lundi est aux Etats-Unis est ressorti à 55,5 le mois dernier, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis décembre 2009... mais les opérateurs ne veulent retenir qu'une chose : ce score est meilleur que celui attendu par le consensus et qui était de 54,1.
Wall Street s'enflammerait également pour un rebond symbolique des dépenses de construction (+0,1% au lieu de -0,5% anticipé) et quelques trimestriels de bonne facture (qui n'avaient aucun impact la semaine passée).
Le mot d'ordre est que tout va soudain merveilleusement bien : pas question de s'appesantir sur le recul de -13% des ventes de voitures neuves au mois de juillet en France ni sur la dernière enquête PMI de Markit/CDAF publiée en tout début de matinée ce lundi. Selon ce baromètre mensuel, le rythme de croissance de l'industrie manufacturière française a continué de décélérer en juillet (à 53,9 contre 54,8), sur fond de compression des effectifs (les plus fortes depuis septembre 2009.
Le sous-indice mesurant la production a légèrement reculé vers 56,7, au plus bas de 11 mois, celui des nouvelles commandes est le plus décevant avec une chute de 56,2jusque vers 54.
La " composante l'emploi " se retrouve au plus bas niveau depuis septembre 2009, du fait de la poursuite des restructurations dans les entreprises manufacturières.
La progression inattendue des indices -et même complètement imprévisible dans des proportions aussi impressionnantes- s'effectue dans le sillage des valeurs bancaires (déjà en vedette la semaine passée) : le débordement de résistances majeurs court et moyen terme pourrait ainsi provoquer le même genre de rallye haussier que l'été dernier à peu près à la même date.
Mais comment justifier que les marchés soient désormais plus haut qu'en août dernier compte tenu du ralentissement économique que se profile aux Etats-Unis, de l'aveu même d'Alan Greenspan et la FED dans son dernier Beige Book ?
Mais les aspects conjoncturels négatifs (PIB, immobilier, recul du crédit) seraient totalement occultés par les beaux profits de BNP Paribas qui a dévoilé ce matin des résultats largement supérieurs aux attentes avec un bénéfice net part du groupe en hausse de 31% à de plus de 2,1 milliards d'euros au deuxième trimestre, contre un consensus de 1,7 milliard. Point positif, le coût du risque a plongé de 54% à près de 1,1 milliard, un plus bas depuis deux ans.

Sur le CAC, les titres BNP Paribas s'envolent de +5,3% (soit la 3ème marche du podium du CAC40), suivi de Société Générale (+4 ,7%) qui publiera ses comptes trimestriels mercredi - tandis que Dexia prenait 3,5%, Crédit Agricole +3,7% et AXA +4%.
Véolia avec +5,5% et Arcelor Mittal (+5,85% soit la plus forte progression de l'indice) viennent coiffer les financières sur le poteau, Technip s'empare de 4ème place avec +5,15, pratiquement à égalité avec une autre parapétrolière Maurel & Prom.

Air Liquide s'adjuge de son côté +3% après la publication d'un résultat net part du groupe en hausse de 13% à 676 millions d'euros pour le premier semestre et maintenu son objectif d'une nouvelle croissance du résultat net en 2010.

L'optimisme semble totalement univoque, comme toutes les perspectives économiques étaient passée au vert vif en l'espace d'une demi-séance : seules deux composantes de l'indice CAC 40 s'inscrivaient dans le rouge, EADS (-0,9%) et Renault (-1%).


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