Le rebond des ventes de LVMH dépasse largement les attentes
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par Pascale Denis PARIS (Reuters) - LVMH a vu ses ventes rebondir très fortement au premier trimestre et sa croissance organique dépasser largement les attentes des analystes, grâce à la fin des déstockages dans les vins & spiritueux et les montres et à une croissance à deux chiffres de Louis Vuitton. Le chiffre d'affaires du numéro un mondial du luxe, qui ouvre le bal des publications du secteur, est ressorti à 4,472 milliards d'euros (+11%), un chiffre nettement supérieur au consensus (4,207 milliards) des analystes interrogés par la rédaction de Reuters. La croissance organique, près de deux fois supérieure aux attentes, a atteint 13% alors que les analystes anticipaient seulement 7%. Le groupe explique, dans un communiqué, avoir bénéficié d'une forte reprise de ses ventes en Europe et aux Etats-Unis et d'une poursuite "d'excellentes performances en Asie". L'ensemble des analystes saluent des chiffres jugés très solides, qui laissent anticiper de bonnes publications pour les autres acteurs du luxe. "Le consensus a sous-estimé le rebond dans les vins et spiritueux", explique Antoine Belge, analyste de HSBC, qui salue également la performance de l'ensemble des divisions "qui ont toutes fait mieux que prévu". Ces chiffres ont été salués en Bourse, où le titre grimpait de 2,9% à 91,30 euros à 9h30, après avoir touché un plus haut de près de 10 ans à 92,36 euros un peu plus tôt. Dans le même temps, le CAC était stable et l'indice diversifié européen des biens de consommation gagnait 0,5%. A ce niveau de cours, le titre LVMH signe une progression de 16,7% depuis janvier, pour une capitalisation boursière de 43,45 milliards d'euros. La valeur se traite sur des multiples de valorisation d'environ 20 fois ses bénéfices estimés pour 2010, en ligne avec la moyenne du secteur hors Hermès. CROISSANCE A DEUX CHIIFRES POUR LOUIS VUITTON Les ventes ont été tirées par la fin des déstockages dans les divisions qui avaient été les plus durement touchées par la crise, à savoir les vins & spiritueux et les montres, qui ont aussi bénéficié d'un effet de base particulièrement favorable. Après cinq trimestres successifs de baisse, les ventes du pôle vins & spiritueux ont grimpé de 20% à structure et taux de change comparables, alors qu'elles s'étaient effondrées de 22% un an auparavant. Le champagne (Moët et Chandon, Dom Perignon, Krug ou Ruinart) a profité de la reprise des commandes des distributeurs et le cognac (Hennessy) d'une bonne demande en Asie liée aux fêtes du nouvel an chinois. Dans les montres et la joaillerie (Tag Heuer, Hublot, Fred ou Chaumet), les ventes ont rebondi de 34%, après un plongeon de 41% au premier trimestre 2009. Dans la mode-maroquinerie qui avait, elle, bien résisté dans la crise (+4% au T1 2009) grâce à Louis Vuitton, principal centre de profit du groupe, les ventes ont signé une hausse de 10%, là aussi supérieure aux attentes. "Même Vuitton, qui n'avait pas de base de comparaison favorable, signe une très forte progression", commente un analyste qui a souhaité garder l'anonymat. La croissance organique de Louis Vuitton a atteint deux chiffres, souligne LVMH dans un communiqué. Le groupe ne publie jamais le chiffre précis des ventes de sa marque phare. Les ventes ont progressé de 13% dans la distribution sélective et de 12% dans les parfums et cosmétiques, tirées par les parfums Dior. LVMH, qui ne donne pas de prévision pour l'exercice en cours, indique simplement qu'il maintiendra une "stricte maîtrise de ses coûts et une sélectivité de ses investissements" compte tenu des incertitudes existantes sur la vigueur de la reprise. Davantage de précisions, notamment sur les dynamiques géographiques des ventes du groupe, sont attendues lors d'une conférence téléphonique avec les analystes prévue à 15h00. Edité par Dominique Rodriguez |
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